lundi 6 juillet 2009

Travail dominical

Nos députés doivent discuter demain mardi 7 juillet du projet de loi sur le repos dominical.
L'ordre du jour est présenté ici.

La question est très intéressante pour une très bonne raison, qui est que l'on touche là à une tradition que l'on pourrait qualifier d'acquise pour les français. Non seulement le changement est douloureux, mais il l'est plus lorsque la culture est remise en cause.

De fait, les réactions de l'opposition vont bon train pour dénoncer la mort de la vie familiale etc, une tromperie et autres...

N'étant pourtant pas un fan des politiques actuelles, je me pose pourtant la question: pourquoi ce projet est-il si dénigré? Tous les commentaires de la majorité défendant à mon sens des points sensés et indémontables, que je vais citer maintenant que je les ai vérifié dans le projet de loi.

1/ Nous parlons de certaines zones d'activités, qui, effectivement, représentent une vaste majorité des villes, ce qui semble pertinent puisque l'activité y est bien plus foisonnante par définition. Si l'on devait restreindre ce projet de loi à un lieu géographique, ce serait effectivement les zones les plus actives, où la consommation est la plus forte, et donc où le bsoin se fait le plus ressentir.

2/ Nous parlons également de formaliser ce qui se fait déjà: le travail le dimanche pour une vaste gamme de services de soin et de sécurité (infirmiers, médecins etc..) et de restaurateurs. Et sur ce point, en lisant les réactions d'opposants ilustres, je n'ai qu'une envie, hurler: "mais allez donc dire aux restaurateurs et aux infirmières que le travail le dimanche est scandaleux".

A noter que le jour de repos hebdomadaire peut se aire sous la forme d'un roulement entre différents acteurs. Il me semble que c'est ce qui se fait déjà. La véritable faille de ce projet ne pourrait donc être que dans le point suivant.

3/ Dans les autres domaines d'activité, en effet, le repos dominical peut, et ce sur seule base du volontariat, être déplacé et rentabilisé par un salaire double sur ce temps de travail, et ne peut se dérouler après 13h.

Toute tentative de forcer le travail le dimanche lors d'une embauche ou à un salarié est une atteinte à la loi. Peut-être y aura-t-il des débordements, mais ce seront les mêmes qui existent aujourd'hui en termes de pressions en entreprise.

Ce projet de loi est, à mon sens, le contraire d'un recul puiqu'il élargit le droit au travail. Ma conclusion est donc plus large. L'opposition dans un démocratie est indispensable, cessons de gâcher sa crédibilité. Il faut avoir des arguments valables pour critiquer (que je n'ai pas vus dans le cas présent), voire, mieux, des propositions dans certains cas,sans quoi on se tait et on encourage. Et le pire, c'est que quand un projet est incriticable, on lit chez l'opposition: "enfin ils ont compris".

Tout noir, tout blanc, la crédibilité finit forcément par en prendre un coup.

J'attends vos commentaires sur ce sujet, en particulier des critiques constructives du projet de loi qui manquent à la logique argumentative des détracteurs...

5 commentaires:

  1. Tiens ! Ca manque de contradicteurs ici...

    Cette loi est un leurre complet : ce n'est pas en ouvrant plus longtemps les magasins que le pouvoir d'achat des salariés sera augmenté.

    Les salariés seront obligés de travailler sous la contrainte.

    Cette loi est purement idéologique (ce qui n'est pas un gros mot : lutter contre est aussi idéologique) et vise à casser petit à petit le droit du travail.

    L'opposition à cette loi n'est pas uniquement de gauche (sinon, le gouvernement n'en serait pas à sa quatrième mouture) mais également de toute une partie de la droite (les députés cèdent progressivement, mais la fronde contre cette loi est bien parti de la droite, notamment de la part du député Marc Le Fur) pour défendre la vie de famille, le petit commerce, ...

    Je t'invite donc à lire les écrits d'un député UMP, Marc Le Fur, sur le sujet et tu trouveras tous les arguments valables et censé pour lutter contre cette loi...

    Tu trouveras par exemple ce billet sur son blog.

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  2. Moi je dis : http://www.lefigaro.fr/politique/2009/07/06/01002-20090706ARTFIG00519-55-des-francais-opposes-au-travail-dominical-.php

    55% de gens opposés...

    C'est bien de dire que ce n'est pas un sujet pour toi, mais c'est un sujet pour tous ceux qui justement seraient encore plus sous pression qu'ils ne le sont aujourd'hui. Parce que si la loi interdit le travail le dimanche, c'est justement pour les protéger de cette pression.

    Avec tes arguments, on pourrait tout aussi bien supprimer le congé parental, le smic, etc.

    Supprimer un droit au repos, ce n'est pas élargir le droit au travail.

    D'ailleurs, personne ne parle de code du droit au travail, mais plutôt de code de droit DU travail !

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  3. Bonjour à tous les deux,

    J'ai effectivement pour la première fois trouvé des arguments sensés chez Marc le Fur (que je ne connaissais pas...), en particulier sur la réaction en chaine qui pourrait découler de cette loi.

    Je n'arrive pas à savoir si un tel changement serait mauvais ou non. Je serias curieux de savoir s'il existe d'autres sociétés où le jour de repos hebdomadaire n'est pas fixé, pour comparaison.

    En effet, les conséquences peuvent être saines (ce que défend le gouvernement: plus de liberté du travail) ou au contraire terrible (des semaines des sept jours généralisées par la concurrence de proche en proche).

    Je pense, pour répondre à Nicolas, que le travail sous la contrainte est aussi probable après cette loi qu'aujourd'hui, pour peu que les règlementations soient bien pensées, ce vers quoi on semble tendre avec des amendements par paquets.

    Le vrai problème, comme le souligne Marcle Fur, est le risque d'un société consommatrice. Plutôt qu'un problème, c'est un débat, finalement. Je répondrai à "Anonyme" ici en précisant que nous réfléchissons tous avec les informations à notre disposition, qui sont les différentes expériences vécues ou rencontrées. J'ai par exemple été pompier de Paris, et je suis choqué qu'on ose dire que ce jour est sacré, mais c'est mon avis puisque les pompiers font le choix de délaisser une partie de leur vie privée.

    Par contre, pour peu que ce projet oblige un jour de repos par semaine, choisi par le salarié (mais c'est là a question technique difficile), alors ce pprojet de loi ne vise pas à supprimer un jour de repos.

    Le projet n'est pas forcément abouti, mais il me semble que pouvoir choisir son jour de repos sans pression est une belle utopie, réalisable comme l'a été le rêve des congés payés. Et là où il y a des débordements aujourd'hui, il faut continuer à se battre.

    Ma conclusion est donc: le débat est sur les conéquences d'un jour de repos déplaçable, d'une part, et sur la technicité du projet de loi qui valide la protection des employés dans leur choix.

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  4. Pour rebondir à nouveau, voici un extrait de commentaire sur le blog de l'ump mis en lien par Nicolas sur son propre blog:

    "Je vis aux Etats-Unis où tout est ouvert, le dimanche, le soir...etc. On peut faire ses courses quand on veut et quand on peut. On peut travailler le dimanche et avoir un autre jour de libre à la place (ce qui n'est pas négligeable quand on pense aux RDV chez les docteurs, etc.) Cela permet une certaine flexibilité pour tout le monde. Travailler le dimanche n'est pas possible pour tout le monde mais cela est intéressant pour certains et devrait etre un choix."

    Un état d'esprit que je partage (même si je n'ai pas vécu aux US), surtout la dernière phrase. C'est ce choix qu'il faut sauvegarder.

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  5. Oui et non. Le droit du travail est un tout. Je préfère le droit du travail chez nous que là-bas !

    Cette loi n'est qu'un des éléments du dispositif de Nicolas Sarkozy pour casser le droit du travail. Après le "je ne vois pas pourquoi on empêcherait les gens de travailler plus s'ils sont payés en conséquence", voilà le "je ne vois pas pourquoi on empêcherait les gens de travailler un dimanche s'ils sont volontaires".

    Les gens plongent dedans parce qu'après tout : "oui pourquoi pas". Mais c'est bien tout le modèle de société que Nicolas Sarkozy veut casser.

    Dans le même temps, il nous explique, à la télé, que notre modèle de société nous permet de sortir mieux que les autres de la crise...

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